ANGE DE DIEU. L'ASSISTANCE BIENVEILLANTE DE LA PROVIDENCE
- Adma Don Bosco
- 26 avr.
- 5 min de lecture
« Ange de Dieu, mon gardien »
Qui, en récitant cette prière, ne se sent pas redevenir un enfant, se remémorant le paysage imaginaire de son enfance ? Pourtant, la prière de l'Ange de Dieu n'est pas un jeu d'enfant, prêt à être abandonné dès que l'adolescence est passée.
La prière précise immédiatement à qui l'on s'adresse : il s'agit d'un ange, c'est-à-dire d'un être purement spirituel, dépourvu de corps matériel et donc immortel, doté d'une intelligence vive et d'une volonté ferme. L'ange gardien ne doit donc pas être confondu avec l'âme d'un défunt, comme on le croit parfois à tort.
C'est un bon ange, un ange de Dieu, son plus fidèle serviteur, à qui Dieu a confié une mission de grande responsabilité : la protection de notre âme, à conduire au salut.
Nous pouvons être sûrs de sa fidélité : il n'est pas sujet au changement et au vieillissement, et ses actes de volonté sont sans arrière-pensée. Quelle confiance Dieu doit-il placer dans notre ange gardien, s'il lui a confié ce qu'il a créé de plus précieux : une âme immortelle, à guider vers le salut !
« Chaque croyant a un ange à ses côtés, comme protecteur et berger, pour le conduire à la vie », écrivait saint Basile le Grand : Il est touchant d'en prendre conscience, car cela nous montre à quel point la Providence divine prend en charge chacun d'entre nous, en nous confiant à la garde singulière d'une créature angélique. Un peu comme si notre bon Ange, tel un frère aîné, attendait depuis l'éternité notre apparition dans le monde, pour exercer sa mission de guide et de protecteur.
Saint François de Sales a écrit à propos des anges gardiens : « Dès le premier instant de notre naissance, ils prennent soin de nous ; la divine bonté nous ayant tant aimés de toute éternité, elle a ordonné que chacun de nous ait un bon ange pour le garder dans son pèlerinage terrestre. Avec quel amour ils s'acquittent de cette tâche, avec quelle douceur ils s'exercent auprès des petits enfants !
Ce cher ange, affecté à ma garde, est toujours mon compagnon et, en même temps, il se tient toujours devant Dieu et contemple sans cesse son Visage : « Les anges qui sont aux cieux voient toujours le visage de mon Père qui est aux cieux » (Mt 18, 10). Notre ange gardien, en un certain sens, agit comme un intermédiaire entre Dieu et nous : il demeure avec Dieu, sans pour autant s'éloigner de nous ou nous perdre de vue.
« Éclairez-moi, gardez-moi, dominez-moi et gouvernez-moi ».
Après l'invocation initiale, la prière introduit une série de supplications adressées à notre ange gardien : « éclaire-moi, garde-moi, gouverne-moi ». Voici les principales tâches que notre bon ange accomplit pour nous.
Il instruit tout d'abord notre intelligence (« éclaire ») en nous inspirant de bonnes pensées. Il est sage d'invoquer l'ange gardien avant de commencer la prière, mais aussi au moment d'entreprendre d'autres activités, ou lorsque des décisions importantes doivent être prises dans des situations complexes.

Notre Ange nous protège donc des dangers de l'âme et du corps (« garde »). C'est sa spécialité : écarter de nous les dangers possibles (dans les limites de la permission divine), ou nous avertir dans les situations à risque. D'où la louable habitude d'invoquer l'ange gardien avant de partir en voyage ou de conduire une voiture, de manipuler des outils ou d'affronter des parcours dangereux.
Ceux qui savent qu'ils ont cette présence angélique à leurs côtés ne peuvent jamais se sentir complètement seuls. Dans une splendide lettre de direction spirituelle, saint Pio de Pietrelcina recommandait : « Ayez une grande dévotion pour cet ange bienfaisant. Comme il est consolant de penser qu'il y a un esprit près de nous, qui, du berceau à la tombe, ne nous quitte pas un instant, même lorsque nous osons pécher. Et cet esprit céleste nous guide, nous protège comme un ami, un frère. Ne dites jamais que vous êtes seul dans la lutte contre nos ennemis, ne dites jamais que vous n'avez pas d'âme à qui vous pouvez vous confier. Ce serait un grave tort à faire à ce messager céleste » (Epistolaire III, pp. 82-83).
Le travail de l'ange gardien ne s'arrête pas là. Dans des circonstances concrètes, il nous inspire des directives à suivre (« reggi ») et, si nécessaire, sait nous corriger. Ce faisant, il ne neutralise certainement pas notre libre arbitre, qui n'est nullement remis en cause. Son action est plutôt celle d'un conseiller digne de confiance, capable de suggérer discrètement la meilleure voie, selon la volonté de Dieu.
Notre cher Ange présente alors nos prières à Dieu et ne se lasse pas d'intercéder pour nous. C'est dans ce sens qu'il faut comprendre la dernière supplique, « gouverne-moi ». Don Bosco, en particulier, rappelle l'assistance que l'Ange gardien réserve à son protégé lorsque le moment de la mort arrive : « De même que les soins que notre Ange a pour nous dans la vie ne tendent à rien d'autre qu'à nous procurer une mort précieuse, de même plus il voit approcher cette heure, plus il redouble de vigilance pour y parvenir. Il s'efforce de préparer à temps son âme bien-aimée à ce grand pas » (L'Ange gardien divin, VIII).
La tutelle angélique nous accompagne tout au long de notre vie, surtout dans les moments les plus décisifs. Parmi ceux-ci, je crois que les Anges gardiens réservent une attention particulière à la première communion de leur petit chéri : un jour béni, qui marque la biographie spirituelle d'un enfant, en nourrissant son âme tendre précisément avec le Pain des Anges, comme on appelle l'Eucharistie. Quel honneur et quelle tâche pour l'ange de cet enfant ! Il redoublera certainement d'efforts pour que cet enfant, devenu adulte, reste fidèle à la foi professée.
« Je t'ai été confié par la miséricorde céleste ».
La conclusion de la prière presse doucement notre ange pour lui rappeler que sa tâche envers nous lui a été confiée par la miséricorde céleste. Notons la délicatesse exquise de ne pas nommer Dieu directement, mais d'y faire allusion par l'attribut qui manifeste le plus sa miséricorde : la miséricorde.
À la lumière de ces considérations, il n'est pas surprenant que de grands saints aient été de fervents dévots de leur ange gardien, certains ayant même le privilège d'avoir une relation familiale avec lui. Sainte Gemma Galgani, par exemple, entretenait une confiance particulière avec son ange, pouvant même le voir et converser souvent avec lui, mais recevant aussi ses reproches énergiques pour ses petites fautes cachées, ou pour des confessions mal faites.
De saint François de Sales, un témoin raconte que lorsqu'il s'apprêtait à prêcher, il avait l'habitude de tourner son regard vers son auditoire pour saluer les anges gardiens de ses auditeurs, les priant de préparer les cœurs de leurs protégés à recevoir la parole de la prédication. Il ajoute qu'il a obtenu un succès considérable en recourant à cette pratique.
Saint Pio de Pietrelcina, dans la lettre déjà mentionnée, a ajouté de sages conseils, dans lesquels son expérience personnelle trouve un écho : « Par charité, n'oubliez pas ce compagnon invisible, toujours présent, toujours prêt à nous écouter, encore plus prêt à nous consoler. Ô délicieuse intimité, ô bienheureuse compagne qu'elle est, si nous savions la comprendre ! Gardez-la toujours présente à l'esprit, rappelez-vous souvent la présence de cet ange, remerciez-le, priez-le, tenez-lui toujours bonne compagnie.
Ouvrez-vous et confiez-lui vos peines ; craignez sans cesse d'offenser la pureté de son regard. Sachez-le et fixez-le bien dans votre esprit. Il est si délicat, si sensible. Tournez-vous vers lui dans les heures de suprême angoisse et vous éprouverez ses bienfaits » (Epistolaire III, p. 83).
À la lumière de tout cela, il vaut vraiment la peine de reprendre la prière de l'Ange de Dieu et de le faire avec la simplicité de l'enfant et la foi affermie de la maturité.
Don Marco PANERO SDB
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